Viniyoga

« Le terme « viniyoga » appartient au yoga classique. On le retrouve en effet au sixième aphorisme du troisième livre des Yoga-Sûtra : « tasya bhumishu viniyoga » (l’application – viniyoga – de cela – tasya – en fonction des niveaux – bhumishu).

Dans les premiers aphorismes de ce livre, Patanjali introduit les notions de concentration (dhârana), de méditation (dhyâna), d’intégration (samâdhi) et de « démarche » (samyama) les reliant. Samyama consiste à choisir un objet de méditation, à fixer intensément son attention sur celui-ci et à s’exercer avec régularité. Un esprit de recherche et de lâcher prise caractérise la démarche.

L’exercice du samyama produit une grande clarté en relation à l’objet choisi. Le temps aidant, l’objet de méditation est de mieux en mieux intégré.

C’est à la suite de cet enseignement que vient l’aphorisme sur le viniyoga, pour préciser que le choix de l’objet de méditation doit se faire avec un grand soin. Le mot « cela » (tasya) indique ici une démarche. Au moment de choisir une direction pour la pratique, il importe de réfléchir et de tenir compte des « niveaux », c’est-à-dire d’un certain nombre de paramètres. C’est ce que signife bhumishu.

Le viniyoga donne une direction : pour que la discipline porte tous ses fruits, il est indispensable de choisir les techniques appropriées, ce qui implique une attention sans cesse renouvelée. 

Sur un plan pratique, le viniyoga consiste donc à respecter la personne : âge, sexe, santé, constitution, profession, culture, résidence, habitudes de vie, aspirations, aptitudes, croyances …

C’est, selon nous, ce que viniyoga signifie le mieux aujourd’hui. »

Claude  Maréchal